jeudi 11 août 2016

Lecture commentée : Le Père Goriot - Honoré de Balzac

Titre : Le Père Goriot

Auteur : Honoré de Balzac

Date d'écriture : 1834

Date de parution : 1835

Mon édition : Paris Ministère de l’éducation nationale 1972

Le prix auquel je l'ai acheté : 3-5 €

Genre : Roman

Nombre de pages : 243

Résumé :

     « Goriot mettait ses filles au rang des anges, et nécessairement au-dessus de lui, le pauvre homme ! Il aimait jusqu’au mal qu’elles lui faisaient. »
Le roman s'ouvre avec la description sordide et presque répugnante de la maison Vauquer, une pension parisienne située dans la rue Neuve-Sainte-Geneviève, appartenant à la veuve Vauquer. Plusieurs résidents s'y côtoient, dont Eugène de Rastignac, jeune étudiant en droit, un mystérieux personnage un peu rustre et grossier nommé Vautrin et un ancien vermicellier (fabriquant de pâtes et de pain) ayant fait fortune pendant la révolution, retraité maintenant complètement désargenté et veuf, surnommé le père Goriot par la veuve Vauquer, frustrée dans ses intentions de mariage avec lui à l'époque où il était arrivé à la pension, riche, bien mis et en possession de beaucoup de mobilier. La plupart des pensionnaires se sont mis à l'appeler ainsi aussi, le tournant en ridicule et le considérant comme sénile et diminué. Logent également dans la pension d'autres personnes, entre autres Madame Couture et sa protégée, Mademoiselle de Taillefer, jeune fille pauvre mais belle, élégante et distinguée, dont la mère est morte mais que son père refuse de reconnaître (elle est aussi ignorée par son frère aîné). Ses tentatives pour accéder à sa famille sont ignorées par les deux hommes.
Rastignac, qui est issu d'une famille provinciale modeste, est ébloui par la vie parisienne. Il délaisse rapidement ses études et tente de percer dans la haute société. Il est aidé en cela par sa cousine, la vicomtesse de Beauséant, qui l'invite à un bal où il rencontre Anastasie de Restaud. Il tente sa chance avec elle, mais est rapidement mis à l'écart quand il découvre le fossé culturel et surtout financier qui le sépare de la dame, de son mari et de son amant. Décontenancé, exclu des amitiés de ces trois derniers, misérable et vexé, il retourne voir sa cousine, qui l’initie aux mystères du grand monde. Elle lui révèle également le secret d'Anastasie : elle est la fille du père Goriot. Celui-ci s’est quasiment ruiné pour contenter, doter et bien marier ses deux filles, Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen, qui le tiennent à l’écart de leur vie. Elles mènent grand train auprès de leurs maris aristocrates, mais elles ont honte de la façon dont s’est enrichi leur père. Elles ne rechignent toutefois pas à accepter ses aides lorsque les y forcent leurs problèmes financiers.
Vautrin, en attendant, révèle cyniquement à Rastignac les rouages de la société et les moyens de parvenir à la puissance. Il veut faire sa fortune et il le pousse à épouser Mademoiselle de Taillefer, dont il s’arrange pour faire tuer le frère en duel afin de lui rendre la disposition d’un riche héritage. Rastignac refuse de suivre Vautrin dans cette affaire criminelle. Il s’engage dans une relation amoureuse avec Delphine, une des filles de Goriot. Une enquête révèle que Vautrin est un ancien forçat, Jacques Collin, portant la marque au fer rouge des bagnards sur la peau et que découvrent les agents venus l’arrêter.
Le Père Goriot, qui croyait pouvoir quitter la pension avec Rastignac pour vivre auprès de sa fille Delphine, meurt en apprenant brutalement la situation familiale et financière désastreuse de ses filles, qui lui réclament son aide sans ménagement. Peu de temps avant, on lui avait diagnostiqué une grave crise d'apoplexie. Bianchon, un des pensionnaires et ami de Rastignac, a lui-même diagnostiqué le Père Goriot.
Rastignac assiste à l’enterrement du vieillard, que ses filles n’accompagnent même pas au cimetière. Bien qu’il soit assez ému par la détresse du vieillard, Rastignac se laisse emporter par sa passion du pouvoir et de l’argent et, subjugué par la vue des quartiers riches de Paris, il se lance à la conquête de la capitale : « À nous deux, maintenant ! »

Personnages :

Mme Vauquer (née de Conflans) : propriétaire de la "pension bourgeoise" rue Neuve-Sainte-Geneviève : la maison Vauquer. Elle est âgée au début du roman de 48 ans, et est une femme veuve, modeste et crasseuse. 

Sylvie : servante de Mme Vauquer, elle est aussi la femme de ménage et la cuisinière de toute la pension. 

Père Goriot : pensionnaire de la maison Vauquer parmi les sept initiaux, "ancien fabriquant de vermicelles, de pâtes d'Italie et d'amidon". Âgé de 69 ans au début du livre, il apparaît au début comme étant le souffre-douleur de la maison, alors qu'il s'affirme par la suite, via ses mystères nombreux, notamment celui de ses deux filles et de sa richesse que l'on ne peut mesurer qu'à peine.

Monsieur Poiret : personnage très secondaire, il est un vieil homme rabougri et "ratatiné" que l'on croit avoir été dans sa jeunesse au Ministère de la Justice.

Victorine Taillefer : jeune et jolie jeune femme laissée à l'abandon - affectivement et financièrement parlant - par son père. Elle est prise en charge par Mme Couture, et tombera sous le charme d'Eugène.

M. Taillefer : père de Victorine, mais qui n'apparaît dans le roman sous d'autre forme qu'un seul nom.

Mme Couture : "veuve du Commissaire-Ordonnateur des armées de la République". Elle prend soin de Victorine comme de sa propre fille.

Eugène de Rastignac : personnage principal du roman, il est étudiant et sympathise très vite avec le père Goriot. C'est la caricature du jeune homme plein d'espoirs et d'ambitions dans le Paris de ce temps (l'histoire débute en 1819). 

Vautrin : homme vaillant et bien taillé, fort et roux, menaçant donc respecté. A la fin, on apprend que c'est un évadé du bagne, où il est renvoyé.

Anastasie de Restaud : comtesse, épouse de monsieur de Restaud et fille du Père Goriot, initialement courtisée par Eugène, soeur de Delphine.

Delphine de Nucingen : épouse de monsieur de Nucingen et fille du Père Goriot, courtisée par Eugène, soeur d'Anastasie. 

Vicomtesse de Beauséant : tante d'Eugène, elle est son seul pont vers le beau monde parisien.

Mon avis :

     J'ai certes mis beaucoup de temps à lire ce livre, qui pourtant n'est pas monumental en terme de nombre de pages, mais il est très riche et très lourd. En effet, ce que je trouve intéressant dans Le Père Goriot est la façon dont on retrouve à merveille Balzac et l'idée de "comédie humaine", à la différence - à mon sens - de La Peau de chagrin, livre dans lequel on retrouve moins Balzac et sa "comédie humaine". En lisant Le Père Goriot, dès les premières pages, on se sent plongé dans un univers théâtral qui pourrait paraître inimaginable, mais qui pourtant représente la routine quotidienne de parisiens du début et de la moitié du XIXème siècle. Mais ce qui fait la particularité et l'originalité de ce roman, c'est non seulement ses personnages types qui permettent une idée de mise en scène très importante et intéressante, mais l'originalité du roman provient surtout de son personnage éponyme : le Père Goriot. En effet, c'est là un personnage très énigmatique au début, émouvant à la fin et passionnant au milieu. Il incarne la figure idéale du père, et Le Père Goriot est ainsi un bel hommage à la famille et aux valeurs qu'elle doit porter. Or, l'argent salit tout. Goriot aura toujours été là pour ses filles, mais il meurt seul, au milieu des larmes de la maison Vauquer, sa seule véritable famille, finalement. Il est comme ces lionnes qui donnent et jamais ne reprennent. A travers le portrait du Père Goriot, on peut facilement apercevoir Balzac, en filigrane, derrière les traits vieillis et ridés de cet homme que le souffle de ses filles suffit à faire vivre. Plus qu'un roman, Le Père Goriot est une ode, entre émotion, rebondissements, coups de théâtre, rires et pleurs, scandale et discrétion, richesse et pauvreté, enfin une ode à la vie et à la mort.

Ma note :


Critères
Barème
Écriture
12/16
Style

04/04
Fluidité

01,5/03
Richesse du vocabulaire

03/04
Difficulté de compréhension

02/03
Mouvements du texte ( plat, très dynamique, alterné )

1,5/02
Histoire
13/19
Intérêt

02/03
Importance des personnages et familiarisation entre eux et le lecteur

02,5/03
Captivant ou ennuyeux ?

04/06
Émouvant ?

03/05
Crédibilité / Cohérence

01,5/02
Le livre
03/03
Goût personnel
01,5/02
Total
29,5/40

14,75/20

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