vendredi 18 mars 2016

Lecture commentée : L'Ombre du vent - Carlos Luis Zafón

Titre : L'Ombre du vent

Titre original : La Sombra del viento

Auteur : Carlos Ruiz Zafón (né en 1964, espagnol)

Traducteur : François Maspero

Date de parution : 2001

Mon édition : Robert Laffont

Ma collection : Pocket

Le prix auquel je l'ai acheté : emprunté

Genre : Roman

Nombre de pages : 668

Résumé :


     1945. Barcelone se réveille après neuf années de guerre. Dans une ruelle étroite, deux silhouettes émergent au petit jour. Un père, libraire, et son fils de 10 ans s'en vont sacrifier à un rituel centenaire. Bientôt, le Cimetière des livres oubliés leur ouvrira ses portes. Parmi les fantômes et les rayonnages, le jeune Daniel choisira un volume, un seul. Ce sera L'Ombre du vent. Dès lors, la recherche de son auteur, Julián Carax, obsédera Daniel jusqu'à façonner le cours de son existence.

Mon avis :

     Je crois que ce par quoi il faut commencer, c'est le style de l'auteur. Zafón a en effet une écriture à couper le souffle : à la fois poétique et narrative, aérienne et terre à terre, parfois pesante et d'autres fois légère, il s'agit là d'une écriture tout à fait singulière qui a sa place dans la littérature. Zafón ne dit jamais les choses telles qu'elles sont ni telles qu'elles sont vues, mais telles qu'elles sont ressenties, et c'est cette sensibilité-là qui fait de l'auteur un grand romancier.
     En dehors du style, la narration est haletante - bien que pas autant que la narration américaine, telle que celle de Douglas Kennedy par exemple. Dès le premier chapitre, l'auteur nous tient, et il est par moments difficile de lâcher le livre : on veut connaître la suite. Ce qui est assez étrange dans ce livre, c'est d'abord l'ambiance extrêmement noire et pluvieuse qui y règne - on a sans cesse l'impression d'être dans une tempête en pleine nuit, hormis à la fin, qui s'éclaire et nous éblouit comme au cinéma le passage d'une scène sombre à un paysage blanc - et, en même temps, l'aspect étrange se retrouve dans le fait qu'on en vient à soupçonner tous les personnages, mais sans au départ trop savoir de quoi on les soupçonne. Cependant, je trouve un peu dommage le fait que l'on s'attende à la fin... Cet élément relâche notre lecture, et ainsi, à partir du dernier quart du roman, lorsque Nuria Monfort parle, il est difficile de suivre. Mais l'auteur se rattrape bien heureusement après, avec une fin digne de ce nom, une fin que tous les auteurs devraient mettre dans leur livres : c'est une fin structurée, une véritable fin, qui ne laisse pas de suite possible pour les personnages, mais simplement pour les réflexions qu'ils ont suscité chez le lecteur, une fin émouvante et dans laquelle on revoit tous les personnages en sachant ce qu'il est advenu de chacun : une vraie fin comme elle devrait s'entendre partout.
     L'Ombre du vent semble donc être un bon bout de littérature, mais je doute néanmoins d'en réentendre parler plus tard dans mon parcours littéraire - différemment de Le Monde selon Garp de John Irving, par exemple, que je suis persuadé de rencontrer à nouveau plus tard.

Ma note :

Critères
Barème
Écriture
13/16
Style

03,5/04
Fluidité

02/03
Richesse du vocabulaire

04/04
Difficulté de compréhension

02/03
Mouvements du texte ( plat, très dynamique, alterné )

01,5/02
Histoire
14/19
Intérêt

02/03
Importance des personnages et familiarisation entre eux et le lecteur

02/03
Captivant ou ennuyeux ?

05/06
Émouvant ?

03,5/05
Crédibilité / Cohérence

01,5/02
Le livre
01/03
Goût personnel
02/02
Total
30/40

15/20

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