mercredi 24 février 2016

Lecture commentée : Macbeth - William Shakespeare

Titre : Macbeth

Auteur : William Shakespeare (1564 - 1616)

Traducteur : François-Victor Hugo

Date de parution : 1611

Mon édition : Pagnerre

Le prix auquel je l'ai acheté : 15-20€

Genre : Théâtre

Nombre de pages : 101

Résumé :

     Alors que Macbeth, un vaillant combattant, brille aux yeux de tout le royaume d'Ecosse, notamment à ceux du roi, Duncan, grâce à ses exploits face à la Norwége, il rencontre trois sorcières, les trois "sœurs fatidiques", accompagné de Banquo. Celles-ci lui prédisent d'être thane de Cawdor et roi d'Ecosse. Quant à Banquo, elles lui prédisent de siéger à son tour sur le trône d'Ecosse, et ce pour des générations entières. Et elles disaient vrai ! Macbeth, avec l'aide de Lady Macbeth, assassine Duncan dans son sommeil. Il prend alors sa place et devient roi d'Ecosse. Mais il reste encore la menace de Banquo, qu'il fait assassiner. Mais Malcolm, le fils de Duncan ayant fui en Angleterre à la mort de celui-ci, et Macduff soupçonnent Macbeth d'être le responsable de ces meurtres à répétition. Ils se rendent alors compte que l'Ecosse est dirigée par un véritable tyran, qui a tué Duncan, Banquo et toute la famille - femme et enfants ! - de Macduff. La vengeance sera terrible.

                               

Les personnages :

Duncan : roi d'Ecosse, père de Malcolm et Donalbain. Il est assassiné par Macbeth, le général de son armée, alors qu'il dormait.

Malcolm : fils de Duncan. A la mort de son père, il s'enfuit avec son frère, Donalbain, pour ne pas être accusé. Il arrive à atteindre l'Angleterre, où il vit quelques temps, jusqu'à ce que Macduff vienne le rejoindre. Alors ils montent un plan contre le tyran Macbeth.

Donalbain : second fils de Duncan, il est plus présent au début de la pièce que Malcolm, son frère, mais disparaît à la mort de son père en Irlande. Dès lors, il ne réapparaît plus.

Macbeth : personnage éponyme de la pièce. Avec l'aide et l'appui de son épouse, Lady Macbeth, il assassine Duncan, puis fait assassiner Banquo, alors qu'il est devenu roi d'Ecosse. Il fait régner la peur, la terreur, dans tout son peuple. Il est sur le dernier tiers de la pièce appelé "le tyran".

Banquo : général de l'armée du roi aux côtés de Macbeth, il se fait prédire par les sorcières d'être roi et d'engendrer de longues générations de rois d'Ecosse. Mais Macbeth lui prend le trône. Macbeth, connaissant la prophétie, voit Banquo comme une menace, et le fait assassiner alors qu'il revient d'une balade à cheval pour se rendre au banquet donné par monsieur le roi Macbeth. Son spectre vient hanter Macbeth au moment où il donne sa fête post-sacrement.

Macduff : noble d'Ecosse fuyant ce territoire pour prévenir Malcolm du mal qui se trame sur la terre de sa naissance. Alors il fuit l'Ecosse, et sa femme lui en veut profondément pour cela. Macbeth, se sentant trahi, fait assassiner et sa femme et ses enfants. Alors Macduff se joint à Malcolm dans l'ultime combat. C'est lui qui rapporte, à la fin, la tête du tyran.

Lenox, Rosse : nobles d'Ecosse relativement présents dans la pièce.

Meneth, Angus, Cathness : nobles d'Ecosse secondaires, qui n'apparaissent qu'à la fin de la pièce.

Fléance : fils de Banquo. Lors de l'embuscade qui vaut la mort à son père, il parvient à s'enfuir, alors que les assassins avaient reçu de Macbeth l'ordre de le tuer également.

Siward : comte de Northumberland, général de l'armée anglaise, il se dresse à la fin contre Macbeth aux côtés de Malcolm, Macduff et toute la troupe anglaise.

Le jeune Siward : fils de Siward qui, lors de l'ultime combat, alors qu'il faisait juste le pas vers la virilité, meurt, vaillamment, en homme.

Seyton : officier de la suite de Macbeth.

Le fils de Macduff : il meurt, tué par l'un des assassins commandés par Macbeth.

Lady Macbeth : femme de Macbeth, reine d'Ecosse, elle pousse son mari à commettre le meurtre de Duncan. Alors que, dans la plupart des pièces, les femmes incarnent la figure de la pureté, Lady Macbeth est extrêmement noire, mesquine, méchante et sournoise. Elle n'a peur de rien, incarne la femme fatale avide de pouvoir et de puissance. A la fin de la pièce, ses crises de somnambulisme révèlent à un médecin et à sa dame de service les meurtres dont elle est responsable ou complice.

Lady Macduff : elle n'apparaît qu'une fois : lors de son assassinat.

Les trois sorcières : créatures volages et fantastiques, elles prédisent l'avenir à Macbeth et Banquo (cf résumé). Elles incarnent la figure du destin et, en même temps, elles jettent une noirceur très shakespearienne sur la pièce.

Hécate : divinité, chef des  trois sorcières.

                               

Mon avis :

     Cette pièce m'a demandé de la concentration et de la lenteur, et je pense que là est la solution pour lire Shakespeare comme il se doit de lire Shakespeare. On ressent alors toute la profondeur de cette pièce. Shakespeare a ce talent exceptionnel pour le drame, pour la tragédie, pour cette noirceur qui plombe les personnages. De même, il semble insister - et c'est une grande innovation pour l'époque ! - sur la psychologie des personnages. Macbeth est en effet très travaillé, avec notamment ses regrets finaux qui le rongent : le spectre de Banquo est la démonstration de sa culpabilité. Le tyran n'est pas, au final, le plus tyran de tous. Car oui, Macbeth ne regrette-t-il pas déjà son geste dès lors qu'il l'a commis ? N'est-ce donc pas pour cette raison qu'il décide de faire assassiner Banquo, et non de le faire lui-même ? Le plus tyran de toute cette histoire, n'est-ce pas Lady Macbeth ? Oui, une femme ! Oui, cette femme qui invite fortement son époux à tuer pour obtenir ce qu'elle veut. Oui, une femme qui assoit son pouvoir et sa grâce. Lady Macbeth n'a pas froid aux yeux : c'est elle qui, lors du meurtre de Duncan, va étaler du sang sur tous les corps de ses compagnons de chambre pour les faire accuser, alors que Macbeth est terrorisé. Seul moment de culpabilité : lorsqu'elle tente vainement, à la fin, de se laver les mains du sang de ses meurtres, dans ses crises de somnambulisme. Il convient en effet de bien se poser la question de qui est le vrai tyran de l'histoire... Mais cette histoire de monstre est extrêmement bien menée. C'est exceptionnel !

Ma note :


Critères
Barème
Écriture
12,5/16
Style

04/04
Fluidité

02/03
Richesse du vocabulaire

03/04
Difficulté de compréhension

01,5/03
Mouvements du texte ( plat, très dynamique, alterné )

02/02
Histoire
12,5/19
Intérêt

02/03
Importance des personnages et familiarisation entre eux et le lecteur

03/03
Captivant ou ennuyeux ?

04/06
Émouvant ?

02,5/05
Crédibilité / Cohérence

01/02
Le livre
03/03
Goût personnel
02/02
Total
30/40

15/20

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