mercredi 28 octobre 2015

Lecture commentée : Si c'est un Homme - Primo Levi

Titre : Si c'est un Homme

Auteur : Primo Levi (1919 - 1987)

Traducteur : Martine Schruoffeneger (de l'italien)

Date de parution : 1947

Mon édition : Pocket

Le prix auquel je l'ai acheté : emprunté

Genre : Roman (historique, philosophique)

Nombre de pages : 315

Résumé :

     "On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
     C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité." Angelo Rinaldi

Mon avis :

     De tout ce qui a été écrit sur cette période monstrueuse de l'Histoire, Si c'est un Homme en est sans doute l'un des meilleurs, bien que je n'aie pas la prétention d'avoir lu énormément à ce sujet. Là où nombre d'autres romans historiques se contenteraient de parler des faits, soit, en l'occurrence, des camps de concentration, précisément Auschwitz, Levi met plus dans son roman. Certes, il nous plonge au milieu du malheur de la déportation. Nous savons d'ailleurs, au sortir de ce livre, les moindres détails de l'organisation du camp ainsi que de la vie qui s'y déroulait. Nous avons souvent l'habitude de voir la Shoah avec recul ; mais Levi, lui, nous la montre telle qu'elle est, sans s'en plaindre, et sans juger. Il lui arrive même - et j'espère ne pas avoir fait d'énormes erreurs d'interprétation - de ne jeter la faute ni sur les Allemands ni sur les Juifs. Il semble pardonner aux Allemands sa vie au camp et le génocide de son peuple. Et ceci pour la simple et bonne raison que Levi nous prouve également dans son roman ses capacités d'analyse philosophique. En effet, comme déjà dit, il ne se contente pas d'énoncer des faits ; il ajoute à son histoire l'interrogation suivante : être homme vivant dans de telles conditions de précarité, de pauvreté, de faim, de froid, de maladie, de maltraitance, de travail acharné est-ce véritablement être homme ? Il nous répond que non. Les Allemands, selon son livre, ont fait des Juifs des bêtes, des esclaves sans esprit, qui ne pensent plus et qui ne sont plus que des corps qui se meurent, qui pourrissent peu à peu.
    Au-delà de cette intrigue très intéressante, j'aimerais tout de même préciser que la lecture de ce roman ne se fait pas sans embûche. En effet, beaucoup de termes sont en Allemand, parfois en Italien ou en Polonais, voir Hollandais ou Espagnol rarement. Ces divergences de langue compliquent fortement la lecture, surtout lorsque des mots Allemands reviennent fréquemment car importants à la compréhension du roman. De ce fait, je pense être passé à côté d'un bon nombre de détails concernant l'organisation d'Auschwitz. De même, le roman de Levi n'est en rien une oeuvre à personnages. En effet, les camarades du narrateur, hormis Antonio, ne sont que très peu présents et n'apparaissent ainsi qu'à un chapitre précis, voire un paragraphe ou même parfois une phrase. Ainsi Levi prouve que l'intérêt de son livre n'est pas dans la narration d'un fait, mais dans la réflexion d'une question philosophique que trop peu d'historiens, en soi, se font.
    Dans l'ensemble, ce livre est tout de même la base de tout bon lecteur de la Shoah, d'autant plus qu'il se lit relativement vite et que le style, quoique complexifié par la multiplicité des langues, est très agréable.

Ma note :

Critères
Barème
Écriture
13/16
Style

04/04
Fluidité

02/03
Richesse du vocabulaire

03/04
Difficulté de compréhension

02/03
Mouvements du texte ( plat, très dynamique, alterné )

02/02
Histoire
15/19
Intérêt

03/03
Importance des personnages et familiarisation entre eux et le lecteur

01/03
Captivant ou ennuyeux ?

05/06
Poignant ?

04/05
Crédibilité / Cohérence

02/02/15
Le livre
02/03
Goût personnel
02/02
Total
32/40

16/20




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