Folie
Mon cerveau est ce trop
plein de noir
Inassouvi, infini, qui ne
cesse jamais.
Mon cerveau est ce
bourdonnement de questions
Qui s'éclatent à la
paroi du crâne,
Mais qui jamais ne me
fournissent réponse.
Je suis cet être en
interrogation permanente.
Je suis celui qui a voulu
changer,
Etre quelqu'un d'autre,
pour les autres,
Mais ce n'est pas moi.
Je ne suis pas celui que
je veux être,
Ou celui que les autres
voudraient que je sois,
Où est la différence, en
soi ?
Selon moi, elle n'est pas.
Le soi est influencé par
les autres,
Car un individu ne peut le
devenir
Sans l'aide d'un autre
individu,
Qui lui est même ou bien
semblable.
Alors je suis devenu ce
moi
Qui est aussi un autre.
Et de cet autre je veux
créer
Encore un autre qui est
peut-être moi,
Le véritable, l'abstrait
du moi
Que je refuse depuis
toujours.
Je veux être le moi de
moi,
Pas le moi qu'ont formé
les autres.
Je ne suis qu'une statue
de cire,
Comme chacun de tout
homme,
Mais la différence entre
la dépendance et son contraire
Est qu'une statue de cire
indépendante
Se sculpte seule, au gré
de ses envies.
Je suis encore cette
statue des autres.
Je réfléchis à tout
ceci car je ne sais
Ni qui je suis ni qui je
veux être.
Le questionnement est
fastidieux et long,
Et je ne trouve pas de
réponse.
La mutilation de ma main,
En écrivant ceci, ne
résoudra
Sans doute pas le gros du
problème,
Mais elle me vide la tête
de mes lourdes oppressions,
Oppressions aussi étant
de longues douleurs
Qui font souffrir mon
cerveau,
Plein de larmes déjà
qu'il est !
Je fais de ces questions
des obsessions
Qui me tourmentent et qui
me hantent.
Que faire ? Revenir
dans le monde de l'autre,
Du différent, de
l'anticonventionnalisme ;
Ou bien se figer dans
celui du conformisme pur,
Où tout est beau, où
tout est accepté ?
Dans le monde du différent
ou celui du commun ?
Quelle est mon essence ?
Quel est l'accident mien ?
Telle est la véritable
question.
Les tourments de ma tête
Sont-ils occasionnés par
les circonstances
Ou bien englobés dans une
toute question
Que je me pose depuis
toujours : pourquoi ?
Peut-être aussi
m’interrogé-je trop ?
Les questions s'accumulent
Et les réponses reculent.
Mes pensées vont à
reculons.
Veux-je le tout, l'absolu
et la passion
Comme je l'ai déjà
tristement connue.
- oh passion loin
derrière qui ères en paix,
Reviens à moi et
libère-moi
De mon actuelle relation
qui, comble, me détruit !
Elle m'aime, mais je crois
ne pas l'aimer.
Mais l'incertitude de mes
pensées
Est si floue que je ne peux être sûr de rien
Et, de ce fait, ne peux de
décision prendre
Ou bien, dans ce cas,
veux-je
Une chose autre, une vie
plate,
Abandonnée de mon extase,
Mais accueillie de tous ?
Je ne sais, ne sais plus,
ne sais point.
Ô âme tourmentée, ô
stylo qui es trop lent,
Ô ratures et fautes
nombres,
Ô papier qui es griffé,
Ô vous que j'eusse
préféré aimer !
Je vous regrette et vous
fais mal,
Vous fais mal de mon encre
Et de mes dires odieux et
infamiques.
Ô mon écriture
maintenant illisible !
Ô vous tous, ô la vie et
la Terre !
Abandonnez-moi à la mort
cérébrale !
Je ne veux vivre que dans
le bien et dans le choix,
Dans l'accompagnement
d'autrui et de ma passion.
Je veux, je désire autre
chose !
Ô monde cruel, ôte-moi
cette vie
Que les flammes
engloutissent
Comme Don Juan et Mozart !
Que le vent me souffle,
Et que je me réveille
l'esprit clair
Et le corps pâle, soyeux
et amoureux.
Je ne demande qu'à savoir
dans la simplicité !
Rien de plus, rien de
moins.
Être, avoir, rien que le
nécessaire.
Je veux savoir, j'ai soif
d'apprendre
Et qui je suis et qui est
l'Homme.
Car l'Homme est bien
ingrat
D'infliger à lui-même de
telles distorsions
De l'esprit et de l'âme
profonde.
Je n'en peux plus, n'en
peux point.
Je ne me relis plus et
finis ma folie
Occasionnée par les
questions de
Mon cerveau profondément
enclin
Dans une fumée opaque et
malvoyante !
Je m'achève ici et ne
conclus point
Les méditations
torrentielles de mon cerveau
Et de mon être et de ma
folie d'un jour.
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