samedi 12 septembre 2015

Folie

Folie


Mon cerveau est ce trop plein de noir
Inassouvi, infini, qui ne cesse jamais.
Mon cerveau est ce bourdonnement de questions
Qui s'éclatent à la paroi du crâne,
Mais qui jamais ne me fournissent réponse.
Je suis cet être en interrogation permanente.
Je suis celui qui a voulu changer,
Etre quelqu'un d'autre, pour les autres,
Mais ce n'est pas moi.
Je ne suis pas celui que je veux être,
Ou celui que les autres voudraient que je sois,
Où est la différence, en soi ?
Selon moi, elle n'est pas.
Le soi est influencé par les autres,
Car un individu ne peut le devenir
Sans l'aide d'un autre individu,
Qui lui est même ou bien semblable.
Alors je suis devenu ce moi
Qui est aussi un autre.
Et de cet autre je veux créer
Encore un autre qui est peut-être moi,
Le véritable, l'abstrait du moi
Que je refuse depuis toujours.
Je veux être le moi de moi,
Pas le moi qu'ont formé les autres.
Je ne suis qu'une statue de cire,
Comme chacun de tout homme,
Mais la différence entre la dépendance et son contraire
Est qu'une statue de cire indépendante
Se sculpte seule, au gré de ses envies.
Je suis encore cette statue des autres.
Je réfléchis à tout ceci car je ne sais
Ni qui je suis ni qui je veux être.
Le questionnement est fastidieux et long,
Et je ne trouve pas de réponse.
La mutilation de ma main,
En écrivant ceci, ne résoudra
Sans doute pas le gros du problème,
Mais elle me vide la tête de mes lourdes oppressions,
Oppressions aussi étant de longues douleurs
Qui font souffrir mon cerveau,
Plein de larmes déjà qu'il est !
Je fais de ces questions des obsessions
Qui me tourmentent et qui me hantent.
Que faire ? Revenir dans le monde de l'autre,
Du différent, de l'anticonventionnalisme ;
Ou bien se figer dans celui du conformisme pur,
Où tout est beau, où tout est accepté ?
Dans le monde du différent ou celui du commun ?
Quelle est mon essence ?
Quel est l'accident mien ?
Telle est la véritable question.
Les tourments de ma tête
Sont-ils occasionnés par les circonstances
Ou bien englobés dans une toute question
Que je me pose depuis toujours : pourquoi ?
Peut-être aussi m’interrogé-je trop ?
Les questions s'accumulent
Et les réponses reculent.
Mes pensées vont à reculons.
Veux-je le tout, l'absolu et la passion
Comme je l'ai déjà tristement connue.
 - oh passion loin derrière qui ères en paix,
Reviens à moi et libère-moi
De mon actuelle relation qui, comble, me détruit !
Elle m'aime, mais je crois ne pas l'aimer.
Mais l'incertitude de mes pensées
Est si floue que je ne peux être sûr de rien
Et, de ce fait, ne peux de décision prendre
Ou bien, dans ce cas, veux-je
Une chose autre, une vie plate,
Abandonnée de mon extase,
Mais accueillie de tous ?
Je ne sais, ne sais plus, ne sais point.
Ô âme tourmentée, ô stylo qui es trop lent,
Ô ratures et fautes nombres,
Ô papier qui es griffé,
Ô vous que j'eusse préféré aimer !
Je vous regrette et vous fais mal,
Vous fais mal de mon encre
Et de mes dires odieux et infamiques.
Ô mon écriture maintenant illisible !
Ô vous tous, ô la vie et la Terre !
Abandonnez-moi à la mort cérébrale !
Je ne veux vivre que dans le bien et dans le choix,
Dans l'accompagnement d'autrui et de ma passion.
Je veux, je désire autre chose !
Ô monde cruel, ôte-moi cette vie
Que les flammes engloutissent
Comme Don Juan et Mozart !
Que le vent me souffle,
Et que je me réveille l'esprit clair
Et le corps pâle, soyeux et amoureux.
Je ne demande qu'à savoir dans la simplicité !
Rien de plus, rien de moins.
Être, avoir, rien que le nécessaire.
Je veux savoir, j'ai soif d'apprendre
Et qui je suis et qui est l'Homme.
Car l'Homme est bien ingrat
D'infliger à lui-même de telles distorsions
De l'esprit et de l'âme profonde.
Je n'en peux plus, n'en peux point.
Je ne me relis plus et finis ma folie
Occasionnée par les questions de
Mon cerveau profondément enclin
Dans une fumée opaque et malvoyante !
Je m'achève ici et ne conclus point
Les méditations torrentielles de mon cerveau

Et de mon être et de ma folie d'un jour.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire