dimanche 19 juillet 2015

Lecture commentée : L'Assommoir - Emile Zola

Titre : L'Assommoir

Auteur : Emile Zola (1840 - 1902)

Date de parution : 1877

Mon édition : Rencontre Lausanne

Le prix auquel je l'ai acheté : 2-5 €

Genre :  Roman ( naturaliste )

Nombre de pages : 508

Niveau de difficulté : Intermédiaire
Résumé :

     Gervaise Macquart, le personnage principal, une provençale originaire de Plassans, boiteuse mais plutôt jolie, a suivi son amant, Auguste Lantier, à Paris avec leurs deux enfants, Claude et Etienne Lantier. Très vite, Lantier, paresseux, infidèle et ne supportant pas de vivre dans la misère, quitte Gervaise et ses enfants pour s'enfuir avec Adèle. Gervaise, travailleuse, reprend alors le métier de blanchisseuse qu'elle a appris à Plassans. Elle accepte d'épouser Coupeau, un ouvrier-zingueur auquel elle finit par céder. Le bon cœur et la faiblesse sont des traits forts du caractère de Gervaise. Ils auront une fille, Anna Coupeau, dite Nana. Gervaise et Coupeau travaillent dur, gagnant de quoi vivre avec un peu plus d'aisance tout en faisant des économies. La blanchisseuse rêve d'ouvrir sa propre boutique mais un accident la contraint à différer son projet : Coupeau tombe d'un toit sur lequel il travaillait. Quitte à y consacrer toutes les économies du ménage, Gervaise décide de soigner son mari à la maison plutôt que de le laisser partir à l'hôpital, de triste réputation. Et leur vie n'ira alors plus que s'amenuisant, jusqu'à la fin. 

Mon avis :

     Ce roman à ceci d'original qu'il est étrangement très accessible. En effet, n'importe qui pourrait le lire, même s'il s'agit d'un classique, même sans avoir un richesse de vocabulaire extraordinaire. Le seul petit détail qui pourrait en faire reculer certains est peut-être la longueur, car il faut être un lecteur régulier, voire intensif pour oser se lancer dans 500 pages de Zola. C'est pour cette raison que j'ai précisé que le niveau de difficulté de ce livre était intermédiaire, car ce n'est ni facile ni compliqué, simplement léger, entre les deux. 
     En ce qui concerne l'écriture du roman, elle est aussi relativement novatrice dans le XIXème siècle. En effet, Zola, qui, certes, n'aime pas la grandiloquence des termes mais plutôt la belle brusquerie naturaliste, eh bien il narre l'histoire de Gervaise dans la langue du peuple. C'est d'ailleurs ce qui fait la "simplicité" de cette écriture, à la fois légère, délicate et en même temps si grandiose et majestueuse. Beaucoup n'aimeront pas Zola pour son soin du détail qui remplit un peu trop les pages. Mais c'est ce qui fait de lui ce qu'il est ! Il faut lire Zola sans trop se poser de questions, simplement en regardant les lignes défiler sous nos yeux. Dès que l'envie nous prend d'arrêter la lecture, il faut arrêter, et reprendre plus tard. Car Zola ne se dévore pas, Zola se déguste à petite dose. 
    Quant à l'intrigue, Zola met en place une pyramide de la vie dans L'Assommoir, car il nous fait découvrir Gervaise au plus bas, abandonnée par son mari, dans le chagrin et la misère, avec deux enfants à charge, puis il la fait monter, petit à petit, avec Coupeau. Arrivent alors la boutique, les employées, l'argent, l'horloge tant chérie de Gervaise, puis Nana. Les Coupeau vivent alors bien, amoureux, "gentils", comme le dirait Zola, et dans une aisance suffisante pour nourrir toutes les bouches de la famille. Mais l'accident de travail de Coupeau est l'enclenchement de la descente. Gervaise se ruine alors en soins, vend ses meubles, tout ce qu'elle peut vendre, puis vient l'alcool, auquel Gervaise prend plus tard goût. C'est alors la fin. L'argent ne rentre plus car ni Coupeau ni Gervaise ne travaille plus, mais tous deux dépensent en futilités à l'Assommoir du père Colombe. Alors Coupeau délaisse sa femme, frappe sa fille, et disparaît, de temps à autre. Et Gervaise se perd, boit, se ruine, et même se prostitue. C'est d'ailleurs Zola dans toute la splendeur de son écriture, à cet instant, dans ce Paris si bien décrit, ce moment où Gervaise fait le trottoir et se fait finalement héberger par Goujet, le seul homme qui l'aime vraiment. Ceci est d'ailleurs mon plus grand regret dans le roman : qu'il ne se soit rien passé entre Gervaise et Goujet, qui aurait pu la sauver des griffes de son mari et des serres de la misère. Et c'est lorsque Goujet accueille Gervaise que Zola dresse enfin cet effet pyramide de manière concrète. En effet, Gervaise est alors détaillée physiquement, et son corps est la métaphore de l'ascension vers le bonheur, puis de la rechute vers son contraire. Un jour jeune, belle, et puis qui attire les homme et qui est joliment délicate, elle se détériore avec le temps, avec le roman, et devient grosse, grasse, laide, hideuse. Voici, en quelques lignes, ce que l'intrigue de Zola met en avant dans L'Assommoir. 
     Dans l'ensemble donc, ce roman est un roman qui est simple d'écriture, et donc de lecture, mais un peu long et détaillé pour ceux qui préfèrent les romans plus courts et allant à l'essentiel. C'est un grand classique de la littérature, qu'il faut avoir lu dans sa vie ; et ce n'est pas l'un des plus barbants, bien au contraire même !

Ma note :

Critères
Barème
Écriture
13/16
Style

04/04
Fluidité

02/03
Richesse du vocabulaire

03/04
Difficulté de compréhension

03/03
Mouvements du texte ( plat, très dynamique, alterné )

01/02
Histoire
13/19
Intérêt

02/03
Importance des personnages et familiarisation entre eux et le lecteur

03/03
Captivant ou ennuyeux ?

04/06
Poignant ?

02/05/15
Crédibilité / Cohérence

02/02/15
Le livre
03/03
Goût personnel
02/02
Total
31/40

15,5/20














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