jeudi 25 juin 2015

Lecture commentée : Cinq Jours - Douglas Kennedy


Titre : Cinq Jours

Auteur : Douglas Kennedy

Date de parution : octobre 2013

Mon édition : Belfond

Le prix auquel je l'ai acheté : 20-25 €

Genre :  Roman

Nombre de pages : 364

Mon résumé :

     Laura est une belle quadragénaire qui travaille au centre de radiologie dans le petit hôpital de Damariscotta, dans l'Etat du Maine, l'Etat où tout se sait. Depuis quelques temps, quelque chose a changé : elle n'arrive plus à garder son sang-froid face à une tumeur qu'elle aperçoit. C'est le ressort d'une profonde tristesse. En effet, elle se rend peu à peu compte que son couple est "moribond", sans âme, sans passion, pas comme avec Eric, son premier amour mort sur la route. A l'occasion d'un week-end de séminaire organisé par l'hôpital, Laura se rend à Boston. Elle y rencontre alors Richard Copeland, un quadragénaire, comme elle, au look relativement basique voire fade, qui est vendeur d'assurances. Leurs destins n'auraient pas dû se croiser une seconde fois, une autre fois que dans cette file d'attente devant le comptoir de l'hôtel miteux. Mais les choses en voulurent autrement...

Mon avis :

     Selon moi, le meilleur qualificatif qui irait à ce roman est : psychologique. En effet, c'est un roman qui rend compte d'énormément de vérité générales humaines, et qui permet au lecteur une grande remise en question de son existence, notamment quant à son droit d'accès au bonheur, et à la philosophie qu'il a à la fois de ce terme et d'un autre : l'espoir. Douglas Kennedy nous fait, d'autre part, énormément nous attacher à ses personnages, principalement à celui de Laura, puisqu'il s'agit de la narratrice du roman. Il nous fait comprendre que quiconque, aussi banal puisse-t-il paraître, a quelque chose de bien plus complexe. Et il nous dit clairement que s'enfermer dans une vie qui n'est pas la nôtre est une perte de temps qui, sur le moment, nous paraît rassurante puis, par la suite, nous est bien plus effrayante. Il met aux yeux de tous l'aveuglement que le quotidien nous impose face à cette vie qui est notre rêve. Le quotidien ronge nos rêves au fur et à mesure, jusqu'au jour où ils réapparaissent d'un coup, sans prévenir. Richard, c'est un peu le parallèle d'Eric, mais c'est surtout la métaphore de la passion, du rêve inassouvi qui ne peut pas durer. 
     En dehors de cet aspect psychologique, Kennedy met en scène une structure qui m'a un peu laissé sur ma faim... En effet, les 100 premières pages sont un peu longues, puisque l'on ne se soucie que de Laura, et, en réalité, on a l'impression que tout le roman sera basé sur ce quotidien qui ne bouge pas. Cependant, l'histoire devient extrêmement prenante à partir du troisième jour, soit du samedi, alors que Richard et Laura se revoient au cinéma, par hasard, puis partent déjeuner, et admirer la "prochaine vie" de Richard. Ensuite débute, en un seul baiser fougueux, une histoire d'amour et de passion aussi brève qu'époustouflante. Le coup de foudre. C'est une belle histoire, qui rapproche deux êtres qui ont dérivé d'un centre commun : le bonheur. Et puis Richard fuit, refuse de changer, ce terme qu'il hait tant. Alors on s'attend, lorsque l'on voit qu'arrive le jeudi, et que c'est un an plus tard, à ce que Kennedy nous refasse surgir ce Richard pour un happy-end, et c'est d'ailleurs ce qui nous tient jusqu'au bout du roman. Mais non, la vie de Laura redevient banale, et Richard ne lui aura permis que de quitter son mari... J'avoue avoir été un peu déçu de cette tragédie finale et de l'impassibilité dont a fait preuve Laura face à Richard, à l'hôpital, lorsqu'ils se sont revus. Mais cette fin reste néanmoins dans les objectifs de l'auteur : écrire le quotidien. Et, dans ce quotidien, le happy-end arrive rarement. 
    Enfin, je voudrais évoquer l'écriture de Kennedy. Certes, l'intrigue m'a beaucoup - beaucoup ! - plu, mais j'ai été un peu déçu de l'écriture, surtout dans ces 100 premières pages où, l'histoire n'étant pas encore clairement enclenchée, le lecteur a une forte tendance à se concentrer sur l'écriture. Il y a un style, mais léger. Entre 100 livres, je ne suis pas sûr de pouvoir retrouver l'écriture de Kennedy. Et ce style me semble banal, un style "à l'américaine", même si je suis conscient que la traduction y est pour quelque chose dans cette perte de richesse. Néanmoins, malgré cette "simplicité" un peu trop extrême d'écriture, le vocabulaire est très riche, et c'est ce paradoxe qui me rend perplexe.
     Mais, dans l'ensemble donc, malgré une écriture un peu trop simpliste à mon goût, Kennedy a réussi à créer une véritable oeuvre qui a sa place dans la littérature. C'est un livre à avoir lu dans sa vie, me semble-t-il. 

Ma note :

Critères
Barème
Écriture
14/16
Style

02/04
Fluidité

03/03
Richesse du vocabulaire

04/04
Difficulté de compréhension

03/03
Mouvements du texte ( plat, très dynamique, alterné )

02/02
Histoire
16/19
Intérêt

03/03
Importance des personnages et familiarisation entre eux et le lecteur

03/03
Captivant ou ennuyeux ?

04/06
Poignant ?

04/05
Crédibilité / Cohérence

02/02
Le livre
03/03
Goût personnel
02/02
Total
35/40

17,5/20

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