Ronsard
Pierre
de Ronsard naît à Vendôme en 1524, dans un château luxueux, et
vit une enfance à la campagne, dans une nature riche et verdoyante,
au milieu d'une vieille famille de la noblesse française dont le
seul défaut est l'absence régulière du père chevalier, notamment
entre les âges de deux et six ans du jeune Pierre. Du fait de ce
manque dont il ne souffre pas, Ronsard est confié dès l'âge de
cinq ans à un précepteur, que l'on suppose aujourd'hui être son
oncle, et qui va l'éduquer. Il lui donne peu à peu le goût de la
littérature, en l'initiant notamment aux plus grands auteurs latins.
Plus tard, son père l'envoie étudier dans l'objectif d'une carrière
de robe, soit d'une carrière de fonction au sein du gouvernement –
il s'agit le plus souvent du domaine judiciaire –, mais Pierre n'y
reste que six mois. Par la suite, c'est encore son père qui prend
donc l'initiative de l'intégrer à la Cour. Il devient alors page de
la Cour de France, puis de celle d’Écosse. C'est durant cette
période de luxe et d'ébahissement qu'il remplit son esprit d'images
colorées et de costumes chatoyants, éléments clés de toute son
œuvre.
Malheureusement,
Ronsard va se voir obligé d'abandonner ses ambitions quant à sa
carrière diplomatique, pour cause une longue convalescence due à
une maladie qui lui laissera une demi-surdité. Il envisage alors de
nouveau un avenir dans la noblesse de robe, mais il abandonne cette
idée une seconde fois pour se consacrer pleinement à l'étude qui
lui plaît le plus : la littérature. Il apprend alors au
collège Coqueret, après être rentré dans son pays natal, et y
rencontre maître Dorat. Celui-ci va l'initier à la littérature
grecque et lui donner goût à la mythologie puis, peu à peu, à
l'érudition plus généralement. Dans ce même collège, il s'allie
avec des amis ayant les mêmes goûts et ambitions que lui, soit
Joachim de Bellay et Antoine de Baïf notamment, avec qui il cherche
à « renouveler la poésie française ». Ils créent
alors ensemble un groupe littéraire qu'ils nomment la Brigade, et
dont le chef incontesté est Ronsard. C'est au sein de ce groupe que
son génie va peu à peu s'ouvrir puis se dévoiler.
En
1550, Ronsard publie sa première œuvre intitulée Odes,
œuvre inspirée par Pindare, un des plus grands poètes lyriques de
la Grèce antique. Or, grand nombre d'érudits disent de l’œuvre
de Ronsard qu'elle est bien trop complexe, de part l'écriture très
recherchée et les références mythologiques. Le poète se tourne
alors vers une écriture plus simple, dans l'objectif de convaincre
un public plus large, s'inspirant davantage de la littérature
italienne, notamment de Pétrarque.
En
1552, il compose alors le début de ses Amour, trouvant
son inspiration dans une jeune fille de treize ans, Cassandre,
rencontrée à l'occasion d'une fête au château de Blois, en avril
1545, beauté fugitive pour qui il s'éprend mais qu'il ne reverra
qu'un an plus tard, alors mariée. Ses Amours
se prolongent avec, en 1555, la publication de La
Continuation des Amours, dans
lequel ouvrage il évoque sa passion pour une jeune paysanne du Val
de Loire âgée de quinze ans, Marie. Avec ce livre, Ronsard atteint
un point extrême de simplicité et de limpidité dans son écriture
qu'il recherchait tant, notamment avec sa première utilisation du
sonnet.
C'est
grâce à ce style nouveau que la renommée du poète s'étend. Ce
succès nouveau s'accompagne d'un agrandissement de la Brigade, qui
prend le nom de la Pléiade. Ronsard y est considéré comme le
« prince des poètes ».
Cependant,
il ne laisse pas totalement de côté sa poésie sophistiquée, sa
poésie plus pindarique, et il devient le poète officiel de la Cour
grâce notamment à ses Hymnes,
hommage à l'Homme et à la philosophie. Dans la même idée de
complexité de l’œuvre, il met plus de vingt ans à écrire la
Franciade, œuvre
inspirée de l'Illiade
et l'Odyssée, mais
dont ne seront publiés malheureusement que les premiers tomes en
1572. Ronsard se trouve alors dans une lourde impasse, à laquelle il
ne voit qu'une sortie : se reconcentrer sur le thème de
l'amour. Il recouvre alors, suivant cette intuition, l'entière
totalité de son talent.
En
1578, il publie les sonnets Sur la mort de Marie,
pour immortaliser cette humble paysanne. Plus tard, il reçoit une
œuvre de commande de Catherine de Médicis, qui lui demande de
célébrer la jeune Hélène de Surgères, qui vient de perdre son
mari à la guerre. Il s'éprend alors peu à peu de son inspiratrice,
malgré la différence d'âge encore importante, et finit par publier
les Sonnets à/pour Hélène.
Dans
le courant de ses dernières années, Ronsard ne cesse de republier
son œuvre en les retravaillant, privilégiant la simplicité et la
clarté à l'emphase et à l'érudition.
À
la suite d'une longue maladie, il s'éteint dans la nuit du 27 au 28
décembre 1585, entouré de ses amis. Sur sa tombe est inscrit,
résumé de tout son talent : « Le vert trésor de l'homme
est la verte jeunesse ».
Son
œuvre principale :
Odes,
1550
Les
Amours, 1552
Bocage,
1554
Les
Hymne, 1555
La
Continuation des Amours, 1555
Discours
sur les misères de ce temps,
1562
Réponses
aux injures et calomnies des ministres de Genève,
1563
La
Franciade, 1572
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