vendredi 1 mai 2015

Biographie : Pierre de Ronsard

Ronsard


     Pierre de Ronsard naît à Vendôme en 1524, dans un château luxueux, et vit une enfance à la campagne, dans une nature riche et verdoyante, au milieu d'une vieille famille de la noblesse française dont le seul défaut est l'absence régulière du père chevalier, notamment entre les âges de deux et six ans du jeune Pierre. Du fait de ce manque dont il ne souffre pas, Ronsard est confié dès l'âge de cinq ans à un précepteur, que l'on suppose aujourd'hui être son oncle, et qui va l'éduquer. Il lui donne peu à peu le goût de la littérature, en l'initiant notamment aux plus grands auteurs latins. Plus tard, son père l'envoie étudier dans l'objectif d'une carrière de robe, soit d'une carrière de fonction au sein du gouvernement – il s'agit le plus souvent du domaine judiciaire –, mais Pierre n'y reste que six mois. Par la suite, c'est encore son père qui prend donc l'initiative de l'intégrer à la Cour. Il devient alors page de la Cour de France, puis de celle d’Écosse. C'est durant cette période de luxe et d'ébahissement qu'il remplit son esprit d'images colorées et de costumes chatoyants, éléments clés de toute son œuvre.
     Malheureusement, Ronsard va se voir obligé d'abandonner ses ambitions quant à sa carrière diplomatique, pour cause une longue convalescence due à une maladie qui lui laissera une demi-surdité. Il envisage alors de nouveau un avenir dans la noblesse de robe, mais il abandonne cette idée une seconde fois pour se consacrer pleinement à l'étude qui lui plaît le plus : la littérature. Il apprend alors au collège Coqueret, après être rentré dans son pays natal, et y rencontre maître Dorat. Celui-ci va l'initier à la littérature grecque et lui donner goût à la mythologie puis, peu à peu, à l'érudition plus généralement. Dans ce même collège, il s'allie avec des amis ayant les mêmes goûts et ambitions que lui, soit Joachim de Bellay et Antoine de Baïf notamment, avec qui il cherche à « renouveler la poésie française ». Ils créent alors ensemble un groupe littéraire qu'ils nomment la Brigade, et dont le chef incontesté est Ronsard. C'est au sein de ce groupe que son génie va peu à peu s'ouvrir puis se dévoiler.
     En 1550, Ronsard publie sa première œuvre intitulée Odes, œuvre inspirée par Pindare, un des plus grands poètes lyriques de la Grèce antique. Or, grand nombre d'érudits disent de l’œuvre de Ronsard qu'elle est bien trop complexe, de part l'écriture très recherchée et les références mythologiques. Le poète se tourne alors vers une écriture plus simple, dans l'objectif de convaincre un public plus large, s'inspirant davantage de la littérature italienne, notamment de Pétrarque.
     En 1552, il compose alors le début de ses Amour, trouvant son inspiration dans une jeune fille de treize ans, Cassandre, rencontrée à l'occasion d'une fête au château de Blois, en avril 1545, beauté fugitive pour qui il s'éprend mais qu'il ne reverra qu'un an plus tard, alors mariée. Ses Amours se prolongent avec, en 1555, la publication de La Continuation des Amours, dans lequel ouvrage il évoque sa passion pour une jeune paysanne du Val de Loire âgée de quinze ans, Marie. Avec ce livre, Ronsard atteint un point extrême de simplicité et de limpidité dans son écriture qu'il recherchait tant, notamment avec sa première utilisation du sonnet.
     C'est grâce à ce style nouveau que la renommée du poète s'étend. Ce succès nouveau s'accompagne d'un agrandissement de la Brigade, qui prend le nom de la Pléiade. Ronsard y est considéré comme le « prince des poètes ».
     Cependant, il ne laisse pas totalement de côté sa poésie sophistiquée, sa poésie plus pindarique, et il devient le poète officiel de la Cour grâce notamment à ses Hymnes, hommage à l'Homme et à la philosophie. Dans la même idée de complexité de l’œuvre, il met plus de vingt ans à écrire la Franciade, œuvre inspirée de l'Illiade et l'Odyssée, mais dont ne seront publiés malheureusement que les premiers tomes en 1572. Ronsard se trouve alors dans une lourde impasse, à laquelle il ne voit qu'une sortie : se reconcentrer sur le thème de l'amour. Il recouvre alors, suivant cette intuition, l'entière totalité de son talent.
     En 1578, il publie les sonnets Sur la mort de Marie, pour immortaliser cette humble paysanne. Plus tard, il reçoit une œuvre de commande de Catherine de Médicis, qui lui demande de célébrer la jeune Hélène de Surgères, qui vient de perdre son mari à la guerre. Il s'éprend alors peu à peu de son inspiratrice, malgré la différence d'âge encore importante, et finit par publier les Sonnets à/pour Hélène.
Dans le courant de ses dernières années, Ronsard ne cesse de republier son œuvre en les retravaillant, privilégiant la simplicité et la clarté à l'emphase et à l'érudition.
À la suite d'une longue maladie, il s'éteint dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585, entouré de ses amis. Sur sa tombe est inscrit, résumé de tout son talent : « Le vert trésor de l'homme est la verte jeunesse ».




Son œuvre principale :



Odes, 1550
Les Amours, 1552
Bocage, 1554
Les Hymne, 1555
La Continuation des Amours, 1555
Discours sur les misères de ce temps, 1562
Réponses aux injures et calomnies des ministres de Genève, 1563
La Franciade, 1572



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