samedi 28 mars 2015

Biographie : Marguerite Duras

Duras


     Marguerite Germaine Marie Donnadieu de son nom de naissance, naît le 4 avril de l'année 1914 à Gia Dinh ( près de Saïgon, Indochine ), et est une écrivaine, romancière, dramaturge, scénariste et réalisatrice française. Elle vit une enfance bouleversée dans une famille où un père, ex-directeur de l'école de Gia Dinh, malade depuis longtemps, manque à partir du 4 décembre 1921, après plusieurs semaines d'agonie dans un hôpital français ; il est inhumé près de Duras, dans le Lot-et-Garonne. La mère de Marguerite est institutrice, et elle a deux frères, Pierre et Paul. Après la mort du paternel, la famille rentre en métropole, à Duras, dans la maison familiale ; elle s'y installe durant deux ans. En juin de l'année 1924, ils repartent pour l'Asie, faisant d'abord le Cambodge, puis Sadec, puis enfin Saïgon. Mais lasse de cette vie de nomade, dans laquelle les déménagements sont trop fréquents, Marie Donnadieu, la mère de Marguerite, achète une terre à Sadec, sur le delta du Mékong, mais cette terre ne lui rapporte aucun bénéfice, ce qui la plonge dans une pauvreté sans précédent ; elle doit donc reprendre l'enseignement. Cet épisode d'austérité marquera à jamais Marguerite Duras et on le retrouvera d'ailleurs dans beaucoup de ses ouvrages.

     En 1931, Duras quitte l'Indochine après avoir eu son bac de philosophie à la pension de Saïgon, dans laquelle elle était depuis déjà quelques années. Elle s'installe en France pour continuer ses études dans une école privée, mais elle revient un an plus tard dans son pays d'origine, en 1932. Puis elle repart pour Paris, cette fois-ci s'inscrivant à la faculté de droit. Elle y finit sa licence et trouve un emploi de secrétaire au Ministère des colonies en juin 1938.
     Deux ans plus tôt, en 1936, elle rencontre Robert Antelme, celui avec qui elle partagera la majeure partie de sa vie. À la fin de l'été 1938, Robert est mobilisé et il revient avant leur mariage, le 23 septembre 1939. Robert est ensuite embauché à la préfecture de police de Paris et le couple s'installe dans un quartier parisien. Marguerite est enceinte et accouche d'un mort-né dont elle ne fera jamais le deuil.
     En 1942, elle retrouve un emploi de secrétaire au comité d'organisation du livre, après avoir quitté son travail du ministère. Elle y préside un comité de lecteurs chargé d'autoriser ou non la publication de textes, ce comité étant contrôlé par les Allemands.
     En décembre 1942, elle apprend la mort de son frère en Indochine, élément qui la bouleverse et qui marquera à jamais son œuvre et sa mémoire.
     En 1944, Robert est arrêté par la Gestapo et Marguerite parvient à s'échapper. Robert est déporté à Dachau le jour du débarquement en Normandie. Elle séduit alors un agent de la Gestapo, Charles Delval, pour faire libérer son mari, chose qu'elle obtient en avril 1945, après la Libération de Paris ; elle accuse ensuite cet agent et le fait condamner à mort. À la libération de son mari, Duras doit le soigner pendant près de douze mois entiers.
     En 1945, le couple crée une maison d'édition, la Cité Universelle, qui ne publiera que trois ouvrages à cause de leur divorce, en 1947.
Duras épouse par la suite Dionys Mascolo, sont ancien amant, dont elle se sépare quelques années plus tard, en 1956.
     Néanmoins, Duras garde un souvenir du long mariage qu'elle a vécu avec Robert : Jean, leur fils, qui naît le 30 juin 1947, peu après leur divorce.
     En 1950, Marie Donnadieu est contrainte de rentrer en France et Duras est accusée d'avoir sali le parti communiste, auquel elle est profondément attachée, en ayant soi-disant critiqué l'honorable Louis Aragon. Son image chute alors et, le 8 mars de la même année, elle est exclue du parti mais elle affirme garder les idées et les actes et la façon d'être de « son » parti, le communisme. Duras poursuit son engagement politique en s'investissant activement dans la lutte contre la guerre d'Algérie et également dans la revendication du droit des femmes quant à l'avortement.
     En 1957, elle rencontre un autre homme, Gérard Jarlot, qui l'aide à diverses adaptations d’œuvres théâtrales ou cinématographiques, et avec qui la relation ne durera que jusqu'en 1961. Cette même année, sa mère décède.
     En 1958, elle se met à l'écriture de scénario, et travaille ainsi pour des cinéastes. L'argent que lui rapporte ce métier lui permet, en 1963, de s'acheter un appartement sur Paris.
L'écriture chez Duras commence en 1940, avec la publication de son premier roman, L'Empire français, œuvre de propagande signée de son vrai nom. Mais elle désavouera ce livre et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle quitte le Ministère des colonies en 1940. En 1943, elle écrit son premier ouvrage personnel, Les Impudents. En 1965, l'énorme succès de sa pièce Des Journées entières dans les arbres lui permet d'enfin être reconnue dans les trois domaines auxquels elle aspire : la littérature, le cinéma et le théâtre.
     En 1966, elle tourne son premier film, car déçue des adaptations que les réalisateurs ont pu faire de ses livres précédents. Son cinéma est atypique ; le cinéma de Duras est le plus souvent un enchaînement d'images, couvert de sa voix en fond, lisant simplement son roman.
     En 1984, elle publie le roman qui fera d'elle l'un des écrivains les plus vendus dans le monde, L'Amant. En 1988, elle entame l'écriture du scénario pour son adaptation cinématogra-phique à la demande du cinéaste Claude Berni.
     Mais Marguerite Duras, ayant des problèmes d'alcoolisme depuis toujours, avec quoi elle a renoué depuis 1975, replonge encore une fois dans l'alcool en 1980, après cinq semaines passées à l'hôpital, suivies de six mois d'abstinence totale. Mais Yann Lemée, dit Andréa, avec qui elle sort, parvient à lui faire accepter une cure de désintoxication en 1982. Malheureusement, elle se retrouve derechef sous l'emprise de l'alcool en 1987 et écrit cette même année, pour la première fois, les causes de son addiction dans La Vie matérielle. Le 17 octobre 1988, elle est hospitalisée et plongée dans un coma artificiel, ce qui interrompt le tournage du film ; elle ne se réveillera que cinq mois plus tard. Néanmoins, durant son absence, le cinéaste Jean-Jacques Annaud prend la direction du film. À sa sortie en 1989, Duras, découvrant ce film qu'elle ne connaît pas et qu'elle considère comme dénaturant son livre, s'empresse de réécrire L'Amant, et le publie sous le nom de L'Amant de la Chine du Nord en 1991, juste avant la sortie du film.
     Mais Duras s'affaiblit avec l'alcool, l'âge et les hospitalisations qui la fatiguent. Elle a du mal, peu à peu, à écrire, et ses livres sont le plus souvent dictés.

     Le 3 mars 1996, celle qui n'aura pas seulement été une auteure et cinéaste, sinon une femme politique, une femme forte et séductrice, et courageuse, et aventureuse, et même téméraire voire combattante, meurt, à 8 heures du matin, dans son appartement de Paris.

Son œuvre principale :

Les Impudents, roman, 1943
La Vie tranquille, roman, 1944
Des Journées entières dans les arbres, roman, 1954
L'Amour, roman, 1972
L'Amant, roman, 1984
Yann André Steiner, roman, 1992
Ecrire, roman, 1993
Les Viaducs de la Seine-et-Oise, théâtre, 1959
India Song, théâtre, 1973
Savannah bay, théâtre, 1982



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