Baudelaire
Le 9 avril de l'année 1821 à
Paris, Charles Baudelaire naît dans une famille qui ne vit ni
dans le luxe ni dans la misère. À la mort de son père, alors qu'il
n'est âgé que de six ans, sa mère se remarie avec celui qui fera
indirectement et bien involontairement de lui le poète révolté que
l'on connaît tous. Il s'agit du commandant Aupick, qui lui impose
une éducation très stricte et disciplinée, ce qui développe chez
le jeune Baudelaire un caractère révolté et indépendant.
Après son bac, poussé par son
beau-père qui n'admire pas ses fréquentations du monde littéraire
qu'il aime déjà beaucoup, Charles part pour l'Inde, puis l'île
Maurice, et l'île de la Réunion, où il vit une vie aisée grâce à
l'héritage de son père. Sa mère, cependant, le modère par un
conseil judiciaire ; il finit alors tranquillement d'écouler
toute sa fortune, avant de revenir in fine sur Paris en 1842.
Ces voyages permettront à son âme sensible de créer les plus beaux
paysages poétiques de son œuvre.
En 1857, il publie Les Fleurs
du Mal, son premier recueil, après avoir à de nombreuses
reprises publié quelques vers dans des journaux ou des revues. À
travers son spleen, son idéal et ses tableaux parisiens, puis sa
vision fataliste de la mort et de la vie, voire de l'amour,
Baudelaire nous dresse la définition et les paysages mentaux de ce
qui l'entoure, de sa vie. On retrouve notamment Jeanne Duval, la
femme de sa vie, rencontrée à son retour d'excursion. Il raconte
aussi sa vie de débauche et de misère, rongée par les dettes et
lassée de la quarantaine de domiciles qu'il enchaîne avec des
intervalles de plus en plus courts. Dans Les Fleurs du Mal, on
retrouve la vie entière de Baudelaire, de sa mélancolie à son
angoisse profonde qui le hantent depuis toujours ; de cette
lassitude de vivre aux pulsions passionnelles liées à la femme ;
et du rêve jusqu'à l'idéal.
Dévoré par la censure que subit
son ouvrage et par le refus de tous les éditeurs de publier le
Spleen de Paris bien plus tard, Baudelaire s'exile avec sa
femme à Bruxelles, dégoûté de Paris et de ses habitants, et
anéanti par le temps qui passe sans prendre le temps de s'occuper de
lui. Il est in fine ramené à Paris, atteint de paralysie
générale, où il meurt après une longue année d'agonie, le 31
août 1867.
Baudelaire, ce n'est pas un
personnage politique, ce n'est pas l'image d'une vie qui bouge ;
Baudelaire, c'est une œuvre. Ce n'est pas le Hugo de son temps qui
s'investit dans tout ; Baudelaire, et c'est là son génie,
c'est simplement l'extase du dégoût par les mots, par les vers. Il
n'aura ni eu besoin d'écrire beaucoup d'ouvrages ni même avoir eu
une vie bouleversée par les tourments politiques ; il lui aura
simplement fallu écrire deux vers, les agrémenter de quelques
autres, et il compose ainsi sa propre figure qui restera à jamais
gravée dans l'histoire de la littérature française.
Son
œuvre principale :
L'Art
romantique, recueil de critiques, 1852 / 1869 ( posth. )
Les
Fleurs du Mal, recueil de poèmes, 1857
Le
Spleen de Paris, poème en prose, 1869 ( posth. )
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